Quel intérêt peut encore présenter le clivage droite/gauche pour les trentenaires français, ainsi que pour tous ceux qui veulent s’émanciper des discours creux et des oppositions factices ? Aucun. Ce clivage est un duel sous perfusion, maintenu en vie par des politiciens ou des intellectuels incapables de fournir des réponses adéquates aux défis que nous lance le nouveau siècle.

Le clivage droite/gauche a jadis signifié quelque chose sur le plan philosophique : la droite était la championne du sacrifice de soi et la gauche symbolisait le combat pour les libertés individuelles.

Mais aujourd’hui, les partis politiques n’ont plus d’identité. Par conséquent, l’avenir appartient aux hommes qui sauront faire une politique par-delà droite et gauche, reposant néanmoins sur l’héritage de la gauche mythique et humaniste, centrée sur la promotion de l’individu, et non sur la nostalgie du rêve collectiviste. Il faut donc qu’une « jeune droite » impose son existence, qu’elle se proclame de droite non par référence a une tradition d’autoritarisme mais par rejet d’un dogmatisme se réclamant indument de gauche, qui n’est qu’une paresse d’esprit épaulant activement le libéralisme sauvage. Il revient à cette jeune droite de revendiquer une politique par-delà droite et gauche, pleinement a l’écoute de notre temps, et refusant définitivement une rhétorique socialiste qui traduit le véritable immobilisme contemporain. (2005)