Patriotisme… Le mot est à peine prononcé que la sentence tombe : nationalisme, protectionnisme, archaïsme… Loin de tomber dans le piège de la caricature, il faut au contraire penser ce qui rend ce débat si sensible en France. Pour ce faire, il convient d’explorer notre inconscient collectif et les perceptions de l’idée nationale que fabriquent certaines élites – et le politiquement correct –, en mettant ainsi en lumière les rapports qu’entretiennent à l’origine le nationalisme et le religieux d’un côté, le patriotisme et la République de l’autre. Sans oublier le contexte de guerre économique, qui conduit assez mécaniquement à reconnaître la légitimité du patriotisme économique sans sombrer dans une quelconque obsession autarcique vindicative. Si bien que l’on peut mettre très clairement en évidence pourquoi, au-delà des partis-pris idéologiques, la nation demeure simplement le cadre légitime de la démocratie, tout en s’affirmant comme un périmètre nécessaire pour construire une politique économique socialement acceptable. La priorité est donc d’ôter à ce débat son caractère inutilement passionné, et de mettre au jour l’âme du patriotisme économique qu’il s’agit de faire prospérer – non pas en refusant la réalité de la mondialisation, mais en faisant appel à l’intelligence, à l’innovation et aux ressources des territoires.